Le Collectif du Petit-déjeuner à la française a été créé en 2014, afin de lutter contre le déclin du petit-déjeuner et ses conséquences en matière de santé publique, en particulier pour les enfants. Il fédère les différentes filières des produits du petit-déjeuner : les jus de fruits (UNIJUS – Union Nationale Interprofessionnelle des Jus de Fruits), le pain artisanal (Confédération nationale de la boulangerie française, Chambre Syndicale Française de la Levure) et les produits laitiers (Syndilait – professionnels du lait de consommation, CNIEL – Centre National Interprofessionnel de l’Économie Laitière).
En 2015, le Collectif a offert 1 million de petits-déjeuners aux populations les plus défavorisées et a participé à la Semaine du Goût en 2016. En 2017, le Collectif du Petit-déjeuner à la française a constitué un Comité d’Orientation qui réunit désormais 10 experts du milieu scolaire, de l’alimentation, de la médecine, de la sociologie, … Ensemble, ils ont décidé d’orienter les actions du Collectif vers le milieu scolaire, notamment en créant les 1ers Trophées du Petit-Déjeuner ainsi qu’en publiant un Livre Blanc dressant un état des lieux de la sensibilisation au petit-déjeuner dans les établissements scolaires et engageant les Pouvoirs publics à soutenir ces derniers en faveur de l’éducation à l’alimentation.
Cette année, ils lancent une nouvelle opération : la Semaine Nationale du Petit-Déjeuner dans les collèges. Dans un premier temps, en 2018, cette action pilote sera menée du 1er au 5 octobre dans des collèges du 20e arrondissement de Paris et d’Alsace, avant d’être étendue à l’ensemble du territoire dès 2019. L’expérimentation sera notamment basée sur un outil pédagogique conçu sous forme d’enquête : « Mission Sauver le petit-déjeuner des collégiens ». Cette importante opération est accompagnée par la mise en ligne d’une plateforme collaborative objectif-petit-dejeuner.fr, véritable site de référence sur la sensibilisation au petit-déjeuner dans les établissements scolaires.
En effet, l’école est un lieu de sensibilisation particulièrement adapté pour transmettre aux enfants l’importance d’équilibrer leur alimentation. Le petit-déjeuner en particulier, et l’éducation à l’alimentation plus généralement, s’intègrent parfaitement dans les programmes scolaires et offrent une occasion unique de renforcer la convivialité et le vivre ensemble au sein de l’établissement.
Cependant, le Collectif tient à souligner que le petit-déjeuner relève de la responsabilité des familles. Cette sensibilisation est ainsi destinée à fournir des clés de compréhension et des astuces aux enfants et aux prescripteurs. Elle n’a pas vocation à remplacer une prise régulière à la maison, même si elle peut constituer une alternative intéressante lorsque les enfants ne peuvent pas prendre de petit-déjeuner à la maison, notamment pour des raisons économiques.
Un Comité d’Orientation de 10 experts
Perte de vitesse du Petit-Déjeuner : les ados au premier rang
Les adolescents particulièrement touchés par un phénomène généralisé
L’enquête du CREDOC sur les Comportements et Consommations Alimentaires en France (CCAF), qui est actualisé tous les 3 ans, met en évidence une dégradation généralisée de la prise quotidienne du petit-déjeuner.
1 adulte sur 5 (CCAF 2016) et plus d’1 enfant sur 5 (3/11 ans – CCAF 2016) sautent au moins un petit-déjeuner par semaine, contre environ 1 sur 10 en 2007.
Les adolescents sont encore plus touchés par ce phénomène : ils sont près de 2 sur 5 à sauter le petit-déjeuner au minimum une fois par semaine (12/17 ans – CCAF 2016).
Des petits-déjeuners de moins en moins diversifiés
Les petits-déjeuners continentaux sont en perte de vitesse auprès des adolescents. Seuls 39% des 12/17 ans consomment une boisson ou un fruit accompagné de pain, de biscottes ou de viennoiseries le matin selon l’enquête CCAF 2016, contre encore 43% pour l’enquête CCAF 2013.
Les traditionnels éléments du petit-déjeuner comme le lait ou les tartines sont de moins en moins présents sur la table des adolescents. Le lait n’est ainsi présent que dans 61% des petits-déjeuners des adolescents (CCAF 2016), contre 65% trois ans auparavant. La tartine n’est plus présente que dans 24% des petits déjeuners en 2016 contre 28% en 2013.
Moins équilibrés, les petits-déjeuners des adolescents laissent davantage de place aux viennoiseries, biscuits et pâtisseries : on les retrouve désormais dans 41% de leurs petits-déjeuners (CCAF 2016), contre 36% auparavant (CCAF 2013).
Des boissons moins présentes
Sur l’ensemble de la population, les dernières données de l’enquête CCAF du Crédoc mettent en évidence un net recul des boissons au petit-déjeuner. Le matin, les Français ne boivent que 277 mL de liquide selon l’enquête CCAF 2016, contre encore 337 mL en 2013, soit une baisse de 60 mL en 3 ans. Ce recul est essentiellement dû à une baisse de la quantité de lait consommée au petit-déjeuner.
Pour les adolescents, un petit-déjeuner sans lait ne permet de couvrir que 16% de leurs apports quotidiens en calcium tandis qu’un petit-déjeuner avec du lait en couvre 55%.
Données CCAF 2016.
Des petits-déjeuners moins conviviaux
Sous l’effet de l’évolution des modes de consommation, le rituel d’une prise commune du petit-déjeuner en famille s’estompe. Plus d’un adolescent sur 2 (53%) prend son petit-déjeuner seul. C’est également le cas pour 22% des enfants (3/11 ans).
Durant ces petits-déjeuners moins marqués par la convivialité, de nombreux adolescents se dispersent. 4 petits-déjeuners sur 10 pris par les adolescents le sont en faisant autre chose : plus de 25% en regardant la télévision, 6% en écoutant la radio ou en lisant et 6% en utilisant un écran.
Données CCAF 2016.
Un déclin identifié dans près d’une classe sur deux
D’après une récente étude CREDOC menée auprès des professionnels en milieu scolaire[1], près d’1 enseignant sur 2 (47%) a remarqué qu’un ou plusieurs de ses élèves arrivaient le matin le ventre vide. D’après eux, les élèves concernés sautent alors le petit-déjeuner quasiment quotidiennement dans 4 cas sur 10.
Des élèves au ventre vide plus fatigués et moins attentifs
Les enseignants observent que les enfants n’ayant pas pris de petit-déjeuner ont davantage de problèmes de fatigue et d’attention que leurs camarades. Ainsi, 82% des enseignants estiment qu’ils sont davantage fatigués et 83% qu’ils sont moins attentifs.
[1] Étude CREDOC menée auprès de 500 professeurs des écoles sur la non prise du petit-déjeuner chez les élèves (du CP au CM2) durant l’année scolaire 2014-2015.