Des laits 1ers prix à revaloriser
Le prix du lait ½ écrémé 1er prix vendu en brique sans bouchon, la référence en la matière, plafonne en 2024 à 0,94 cts le litre. Un prix insuffisant pour assurer la rémunération des éleveurs et assurer l’avenir des laiteries en France. Il doit donc être revalorisé.
Sur l’ensemble du marché, le prix moyen du litre de lait UHT ½ écrémé, qui représente la majorité des laits vendus en grande distribution, avec 60 % des parts de marché volume, s’est établi à 1,09 euro en 2024.
Son prix de vente s’est stabilisé en 2024, à +3 centimes par rapport à 2023. Il avait augmenté de +16 centimes en 2023 par rapport à 2022, sous le double effet de la hausse des charges et d’un rattrapage après des années de sous-valorisation. (Source : Cniel/Circana – Hypers + Supers + EDMP + Drive)
Cette revalorisation des prix du lait liquide conditionné vendu en grande distribution était essentielle à la poursuite des activités de la filière française et le prix doit désormais se maintenir à ce niveau pour assurer l’avenir des élevages et des laiteries.
Il faut en outre savoir que les coûts de la filière se maintiennent à des niveaux très élevés depuis la survenue de la guerre en Ukraine. Depuis le début du conflit, les coûts de production ont augmenté de l’ordre de +25 % et restent à des niveaux historiquement hauts. Tous les postes sont concernés par les hausses : énergie, emballages, produits de nettoyage ou encore charges salariales.
Bon à savoir
Accessible au plus grand nombre, même en période de fortes tensions sur le pouvoir d’achat, le lait est un produit essentiel pour contribuer à l’équilibre alimentaire des Français, y compris pour les budgets les plus serrés. 63 % des Français sont même désormais conscients que le lait n’est pas cher, qu’il est accessible à tous : +6 pts en 1 an (Enquête Cniel/Institut CSA déc. 2024). Le lait liquide conditionné constitue en effet une précieuse source de protéine animale et de calcium, à la fois abordable et facile à consommer, que ce soit au moment du petit-déjeuner, du déjeuner ou du dîner. Il permet de réaliser tous les classiques de la cuisine à moindre coût, mais également d’imaginer de nouveaux plats faits-maison. Cet ingrédient est à la base de recettes salées et sucrées facilement réalisables et moins onéreuses que des plats achetés tout prêt.
La juste rémunération : au cœur de l’enjeu d’attractivité des métiers du lait
Enquête
Un prix équitable : une volonté grandissante des Français
Les Français sont attachés à la juste rémunération des producteurs de lait. Ils sont même 74 % à se dire prêts à payer quelques centimes de plus pour l’éleveur, une proportion en hausse de +4 pts en seulement 1 an. Ils sont en effet 89 % à dire qu’ils aimeraient que le producteur soit rémunéré correctement, un souhait en hausse de 3 points en 1 an.
(Source : enquête réalisée par l’Institut CSA pour le Cniel en décembre 2024.)
La juste répartition de la valeur fait partie des leviers clés pour assurer l’avenir de la filière en encourageant les éleveurs de vaches laitières à poursuivre leurs activités et les nouvelles générations à prendre la relève. Le prix et une vision à long terme sont en effet déterminants pour que les éleveurs bénéficient d’une rémunération suffisante permettant de se projeter dans l’avenir : vivre correctement de leur activité, poursuivre la transition de leurs élevages, notamment en matière de décarbonation, trouver un équilibre vie privée/professionnelle. Il s’agit aussi d’assurer la pérennité et la transmission de leurs activités pour continuer à répondre à la demande française avec du lait local.
Bon à savoir
Le prix d’achat du lait payé en sortie de ferme à l’éleveur était de 461 euros en moyenne les 1 000 litres en 2024, contre moins de 350 euros en 2020.
Quant aux laiteries, elles doivent pouvoir continuer à investir et innover pour proposer des laits de qualité, en phase avec les nouvelles attentes des consommateurs et les nouvelles réglementations. Leur avenir dépend également de leur capacité à investir dans l’actualisation de leurs outils de production, après des années de sous-investissement en la matière.